02 novembre 2022
RETOUR SUR LE BRITISHOW AU THÉÂTRE CAPITOLE
Par Guylaine Saint-Pierre
Le Britishow reprenait sa tournée le vendredi 22 octobre 2022, plus de deux ans après une interruption brutale pour cause de pandémie. Les artistes semblaient heureux de ce retour au Théâtre Capitole de Québec, tout comme le public, enthousiaste jusqu’à la dernière note.
Il faut dire que le spectacle conçu et mis en scène par Mike Gauthier, bien connu des afficionados de Musique Plus, ne vous laisse pas le temps de décrocher. On vous prend sur le quai de la gare de Londres et on vous fait sillonner le Royaume-Uni pendant deux bonnes heures, de Manchester à Liverpool, de Sheffield à Birmingham en passant par l’Écosse et l’Irlande du Nord. Par la fenêtre du train, vous voyez passer à une vitesse folle les Beatles, les Rolling Stones, Pink Floyd, Queen, Genesis, Eric Clapton, Rod Stewart, Peter Gabriel, les Spice Girls, Duran Duran, Depeche Mode, Samantha Fox, The Cure, Adele, Dire Straits et tant d’autres. Et vous entendez, en tout ou en partie, plus de cent chansons qui se succèdent à un rythme effréné, vous tirant un sourire ou une larme, selon qu’elles évoquent vos amours naissantes ou votre adolescence lointaine. Pas le temps de reprendre vos esprits à la fin d’un tableau que le suivant est déjà lancé, et il y en a onze évoquant cinquante ans de musique. Pour vous guider dans ce tourbillon, des projections en fond de scène indiquent le titre et l’interprète des chansons. Une bien bonne idée.
Tous ces airs, toutes ces paroles vous ont fait rêver de voyage, vous ont appris l’anglais, vous ont accompagné dans le sous-sol chez vos parents ou dans votre chambre d’étudiant.e : Our House, Satisfaction, Hungry Like the Wolf, Solsbury Hill, I’m Gonna Be (500 Miles), la liste est longue.
Trois belles voix portent ce répertoire minutieusement choisi. Pascal Dufour (ancien membre des Respectables) – aux guitares également –, auquel la musique britannique va comme un gant. Renée Wilkin (La Voix 2014), une interprète vive et nuancée. Yvan Pedneault (La Voix 2016), aussi bon en crooner qu’en rocker. Soutenues par quatre autres musiciens, dont le directeur musical Philippe Turcotte, les trois têtes d’affiche sont en sueur à l’arrivée de ce voyage réglé au quart de tour.
N’ayez crainte, tout ne sera pas dévoilé ici, car les surprises de ce spectacle font partie du plaisir. Saluons simplement l’idée du tableau sur les chansons adaptées en français, un sujet rarement évoqué dans l’industrie musicale. On pense par exemple à Downtown, dont l’adaptation Dans le temps signée Georges Aber a été popularisée par Petula Clark. La chanson a marqué son époque dans une langue comme dans l’autre.
Un seul hic à cette soirée : le volume des micros des chanteurs. Quand ils poussent leur voix puissante et juste pour nous faire dresser les poils, nos tympans souffrent un peu : trop fort, comme c’est souvent le cas dans les salles.
Si vous assistez au spectacle et si, comme plusieurs, vous chantez et dansez pendant cette soirée, si vous savourez l’évocation des chansons qui vous sont chères, vous descendez du train légèrement enivré.e, le sourire aux lèvres et le regard pétillant d’un.e préadolescent.e qui entend les Beatles pour la première fois. Le Britishow recommence à tourner un peu partout au Québec.
Photo: Courtoisie Britishow/